Hé, Camarade ! T’as pas 100 Baths ?

ou ATM, moi non-plus

Nous sommes partis depuis plus de deux mois et avant de quitter l’Asie pour l’Amérique Latine, pourquoi ne pas faire un petit point ?
Rien que de très subjectif bien sûr, un angle perso, un billet de l’humeur d’ici et maintenant, ça ne mange pas de pain.
Au bilan, des paysages exotiques parfois superbes, parfois désolants de pollution ; du luxe et de la misère ; une nature extraordinaire de beauté et des ordures abandonnées dès que l’on tourne la tête - en Inde surtout -, des sourires souvent, de la fermeture également ; de l’aide spontanée et des arnaques qui le sont tout autant, tout au long d’un parcours qui a alterné lieux touristiques et escapades dans les arrières pays. C’est évident, Hampi, Goa, Varkala, Ao Nang ou Kho Phi Phi et les autres valent le déplacement.

Craignant de retomber trop vite dans la kinésio et désireux de faire une vraie coupure, je n’ai pour ainsi dire proposé aucun soin durant ces deux premiers mois, me privant d’un moyen de contact aisé.
Il en est résulté une belle connexion avec la Nature qui nous a procuré nos plus belles émotions. Les paysages à couper le souffle, la mer aux variations de couleurs infinies, les roches aux formes et tons inouïs, le sable, les falaises vertigineuses, les arbres – notamment les peepals dont je reparlerai – la jungle, les fleurs éblouissantes, autant d’images inoubliables. Je pense aussi aux animaux, aux aigles pêcheurs, kingfishers, corbeaux, chauves-souris, singes, chiens et chats, insectes étranges, poissons multicolores des récifs, carpes des étangs, moustiques (salauds !) et, bien sûr, aux éléphants qui occupent désormais une place privilégiée dans mon cœur.

Depuis le départ, une question nous accompagne en permanence, avec plus ou moins d’acuité mais déterminante quant à la plupart de nos choix. 
Je parle de l’argent, du fric, du flouze, du blé, du grisbi, du pognon, de l’artiche, de l’oseille. Euros, Dollars, Roupies, Ringgits, Baths, Pesos, Soles et taux de change changeants. 
Au bout d'un temps, on finit part s’y perdre.

Combien pour une chambre ? un repas ? un billet de bus, de train, d’avion ? un taxi, un rickshaw ? une sortie ? un t-shirt ? un souvenir ? une bière ? un massage ? un soin ? Ferons-nous une balade à dos d’éléphant, une sortie de snorkeling ou une journée de pêche en mer ?
Difficile de sortir du « ou » pour parvenir au « et », d’où la nécessité de faire des choix.
S’il est simple d’établir un budget pour des vacances de quelques semaines, la question se complique lors qu’il s’agit de gérer un voyage au long cours qui additionne les pays et les niveaux de vie. Nous voulons tenir la distance.
Lorsque parfois nous l’oublions, il est toujours une bonne âme pour nous la rappeler avec un « Come in my shop ! Good price » ou un « Boat ? Boat ?», un billet qui coûte 50 à l’aller et 100 au retour.
Nous sommes partis sur un budget prévisionnel de 50€ par jour pour nous deux, soient 1500€ par mois, déplacements compris et hors vols intercontinentaux. Nous avions dans l’idée que l’Inde et l’Asie du Sud-Est seraient plus économiques que l’Amérique Latine, réputée plus chère.
Pour moi, l’équilibre a parfois été difficile à trouver entre frustrations inutiles et prodigalité inconsidérée, car je l’avoue, la plupart des places traversées regorgeaient de tentations.

Nous avons su alterner turnes spartiates, guest-houses honnêtes et hôtels étoilés, gargotes, stands sur les marchés et bons restaurants. Il ressort néanmoins que nos meilleurs moments sont associés à la liberté de mouvement procurée par la location d’un deux-roues.
Alors l’idée nous trotte d’acheter puis revendre une voiture en Argentine ou au Chili, avec le risque d’accumuler les kilomètres sans jamais nous poser, sans parler de celui, toujours possible de tomber sur une guimbarde et de perdre la mise. Ah, démon de la projection, quand tu nous tiens…

J’ai longtemps cru à la nécessité d’avoir de l’argent pour avoir du temps, je l’ai même vérifié lors de l’écriture de mon livre. Malgré tout, cela conduit le plus souvent au paradoxe de devoir employer mon temps à travailler pour gagner de l’argent. Les fameux « perdre sa vie à la gagner » ou encore « travailler plus pour gagner plus ».
C’est vicieux, vous en conviendrez.
Aujourd’hui, je le clame tout haut, si argent = temps, l’équation inverse ne se vérifie pas car temps ≠ argent. J’ai donc besoin d’une nouvelle hypothèse, amis matheux, je compte sur vous.
Il nous reste sept mois pour relever le défi et trouver comment passer de
« temps ou argent » à « temps et argent », à moins que n’apparaisse le nouveau paradigme que j’appelle de tout mon cœur.
Si la solution d’un problème dans un plan se trouve dans le plan supérieur, peut-être est-il temps de continuer à appliquer la théorie des contes de fée pour retrouver l’émerveillement.
Aujourd’hui, j’ai reçu un petit cadeau de la part d’un Thaï inconnu. Serais-je sur la bonne voie ?
À suivre…
Deauville, Capri, Rome, Marrakech, le Grand Canyon, le Mont St Michel, la Cité Interdite, aucune de ces destinations ne m’a déçu. Chacune a justifié à sa façon l’engouement qu’elle provoque. Les touristes ont cette qualité de rechercher des lieux hors du commun
qui élèvent l’âme par leur beauté.




Commentaires

Anonyme a dit…
Alors là, je n'ai pas le choix de commenter. Vous le savez, chers amis voyageurs, que nous avions d'une certaine façon des projets similaires. J'ai du précipiter mon retour pour quelques raisons, mais la principale s'apelle BATH, ROUPIES, DOLLARS, ou autres appellation trop souvent non contrôlées dans mon cas durant le voyage. Or, je suis rentrée. J'ai trouvé l'expérience difficile, surtout l'égo qui prit un mauvais coup, puisque j'étais convaincue qu'avec tout ce temps, eh bien! , eureka, j'étais pour faire apparaÎtre des dollars de mon cerveau.

Hum... Vous connaissez déjà la suite.

Après cette sanglante défaite illusoire avec moi-même, je suis très heureuse de constater que ce voyage m'a apporté une vraie grande richesse, plusieurs mêmes, beaucoup plus rentables sur le long terme. Je repartirai: plus forte, plus riche, et d'autant plus, motivée!

Peu importe le tournant de votre situation, vivez la le coeur grandement ouvert, et moi je suis, perso, pour les expériences que l'on veut vivre, temps ou pas le temps, money or not.

Parce qu'à la fin, il n'y en aura plus de toute façon. Ce ne seront que ces merveilleux souvenirs et apprentissages que vous porterez dans vos coeurs, pour vous élever vers vos nouvelles aventures, qui seront certes, très nombreuses.

Je vous embrasse mes chers.
Anonyme a dit…
bonjour à tous les 2.
Je vois que même loin du Sarkozisme, les fameuses citations "travaillez plus pour gagner plus" raisonnent encore en vous. Il est fort ce Sarko!!!
Posons les bases du problème, vous souhaitez avoir assez d'argent, de tunes,de petrodollars,... pour finir ce fameux périples, sans être obligé de vous priver à chaque destination?
Imaginons encore que vous régaliez tout le monde avec vos photos et vos commentaires. Pourquoi ne pas lancer sur le modèle du téléthon un "finirmontourdumondeton", ou un "alfredton", "mercipourvostunes",... je vous laisse le soin de trouver un thème plus adéquat car vous maitriser magnifiquement la danse des mots.
Une sorte de participation mensuelle de vos "amis", même minime, cela permettra d'allonger le temps de vos souvenirs"
bises à tous les 2

ps: si vous lancer le système, j'y participerai bien sur
cyril
Anonyme a dit…
et quoi c'est ça
de la bisque de homard
en Thaïlande
vivre ou mourir
le chabada des motos pétéradantes
occupent mon esprit
d'une langueur monotone

du fond de l'auvergne
je vous suis
gré de m'offrir
la sincérité
de votre périple
et people
de prendre en croupe
le dakar argentin
entre rumba et tango
mon coeur est avec vous
rastaqouères mes amis
chercheurs hédonistes
de la fin pointe de l'âme
je vous accompagne

Gaël

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