Tour Thaï, Khao Sok, Khao Lak

On the road again !

Après Koh Jum, nous décidons de rentrer sur Krabi en attendant le retour de Romain à Koh Phi Phi.
Nous retrouvons le Seed Bar, Juhm, Mister Bob et notre turne à 150 Baths.
Après ces journées de plage, nous décidons de louer une bécane et d’aller explorer l’arrière-pays.

À 150 km, le parc national de Khao Sok abrite la plus grande fleur du monde, un bestiau de près d’un mètre de diamètre en voie de disparition. (J’apprends en m’amusant : Khao = montagne)
Le cœur de Catherine ne fait qu’un bond, son côté fleur bleue la pousse à rencontrer cette géante consœur.
Me voilà donc au guidon d’une  Honda Air Blade, 100cm3 automatique, engin suffisamment puissant et confortable pour envisager trois jours de voyage. En plus, c’est pas cher : 200 Baths / jour, soient 5€ et une consommation inférieure à 4 litres aux cent.

Nous dédaignons les multiples grottes à visiter pour filer au Nord/Ouest vers Khao Sok.

Pas de photo des lunettes d'Alfred,
mais je profite de l'occase pour remercier
un de nos précieux sponsors : Mr Thierry Lerideau
Malheureusement obligés de renoncer à un restaurant superbe mais prématuré, nous déjeunons d’oreilles de porc sur un marché de village. À la recherche de lunettes de soleil qui soient les plus claires possible, pour protéger mes yeux de pilote, j’ai le bonheur de trouver de vraies lunettes de motard, transparentes et pas chères qui se révéleront indispensables durant les nombreuses averses quotidiennes que nous essuierons durant le voyage.

Oups, j'en ai trouvé une,
magnifique, non !
Nous parvenons à Khao Lok en fin de journée, trouvons un bungalow sympathique tenu par une dame qui l’est tout autant (300 Baths, le bungalow, pas la dame). Nous posons nos sacs, allons à l’accueil du parc pour apprendre qu’à cette saison, la Belle, objet de notre expédition, est encore en boutons…
Damned !
Nous nous rabattons sur un massage, technique, appliqué et surtout très bien venu après nos heures de route.



Pour les puristes,
ceci n'est pas Khao Sok mais Phang Nga
Le lendemain matin, l’indécision nous ronge. Que faire ? Nous optons finalement pour que Catherine aille faire une balade dans le parc tandis que j’irais faire un tour à dos d’éléphant. Sauf qu’il a plu toute la nuit, sauf que tout est boueux, glissant, sauf que nous découvrons que l’entrée du parc est payante (200 Baths)…



Nous décidons au final de rejoindre le bord de mer afin de découvrir la côte ouest, ouverte sur l’océan, avec l’espoir d’avoir des vagues. En effet, tout le golfe de Krabi, Ao Nang, Railay, Koh Jum, Koh Lanta, Koh Phi Phi, sont abrités du large. La mer y est d’huile au point que j’y ai vu un gamin jouer à y faire des ricochets. À côté, la Méditerranée ressemble aux quarantièmes rugissants.
Donc, direction Sud – Sud/Ouest, vers les parcs nationaux marins annoncés par le guide.
Nous passons sans nous arrêter devant la ferme aux éléphants trimbale-touristes que je visais. Contrairement à l’Inde, ici ils sont harnachés d’un palanquin qui vous éloigne encore plus d’un contact direct avec l’animal. Mon rêve est de monter directement sur son cou pour pouvoir le toucher. Un jour, peut-être ?

Il est encore tôt, nous décidons de quitter la grande route pour aller vers une source d’eau chaude signalée à 15 km. Nous la trouvons, au bout d’un chemin de terre.
Au bord d’une rivière, dans une grosse buse en ciment plantée à ras du sol, bouillonne une eau claire et brûlante. Elle se déverse et forme un ruisselet qui vient se mélanger à l’eau fraîche. À peine arrivés, un Thaï tout de rouge vêtu déboule à vélo en chantant.
Tel un véritable mitigeur humain, il régule à l’aide de galets, les débits conjugués de la rivière et de la source, qui viennent se mélanger dans une retenue boueuse. Nous y trempons les pieds par respect pour ses efforts.
Le temps, jusque-là menaçant, vire carrément à l’averse tropicale, nous laissant tout juste le temps de nous abriter sur la terrasse couverte de ce qui doit être un bar-restaurant et qui est fermé vu le manque d’affluence. Nous profitons des tables et des chaises et décidons de sortir nos carnets et nos stylos pour procéder à un tirage du jeu de Catherine. Vous trouverez nos écrits dans l’article « Writing in the rain » sur http://lesateliersdelacoquille.blogspot.com/2010_12_01_archive.html



Groumpf !
En flagrant délit de gloutonnerie
La pluie cesse bientôt. Nous repartons, déjeunons au bord d’un carrefour au milieu de rien. Une mamie nous sert deux assiettes de nouilles de riz vapeur, agrémentées de sauce curry évidemment « spicy » dont le feu est atténué par les traditionnelles rondelles de concombre et autres verdures plus exotiques. Ici, nous sommes à la campagne, loin des routes touristiques et personne ne parle anglais. Nos talents de mimes se révèlent.
Après cette orgie, la route nous appelle, toujours cap au Sud.

Une nouvelle halte, nécessaire pour reposer nos fesses endolories, (il est loin le temps de l’équitation quotidienne, tanneuse de postérieurs) nous fait emprunter une petite route perpendiculaire.
Heureuse surprise ! Nous voici sur une plage parsemée des tables d’un restaurant et ombragée par des arbres magnifiques. Pas de bol, nous venons de déjeuner…
Nous trouvons deux transats disponibles et profitons du moment, face à une mer d’Andaman aux reflets bleus-verts et aux rouleaux paresseux.
Nous repartons bientôt, contents de notre escale.


Premières hallucinations visuelles








Quelques kilomètres plus tard, il est temps de chercher une chambre pour la nuit. Nous nous laissons guider par des panneaux publicitaires et retournons vers les plages.
Rien dans nos prix, seuls des resorts aussi luxueux qu’inabordables occupent cette partie de la côte.
La nature, conjuguée à la main de l’homme, nous réserve pourtant une de ces surprises dont elle a le secret. Sur une plage de sable blanc, des transats et parasols violets viennent offrir un contraste magnifique au gris métallique du ciel et au bleu turquoise de la mer.


De plus en plus fort
Note de l'illustratrice : comme j'ai une passion pour les nuances océaniques, j'ai exagéré et partage avec vous ces quelques clichés !
On sent bien qu'il va y avoir de la pleuve, non ?

















Les photos ci-dessus n’ont pas été retouchées. Fou, non ?
Cerise sur le gâteau, deux touristes espagnoles nous indiquent Jai Bungalow dans la ville suivante, une sympathique guest-house à 400 Baths, que nous atteindrons sous la pluie battante et sous les applaudissements de deux américains attablés et admiratifs.
Khao Lak est traversée par la N4. Elle la borde de ses hôtels, bars, restaurants, salons de massage et autres boutiques pour touristes. Le front de mer est occupé par des resorts de luxe, même si la baignade n’y est pas très agréable, du fait des rochers qui affleurent. Un petit phare blanc lui donne de faux airs de côte bretonne, surtout que la météo locale ne dépareille pas. Bon, j’exagère, mais selon toutes les sources, la saison des pluies devrait être terminée depuis un bon mois.
La bonne nouvelle, c’est que nos ponchos sont largement amortis.


Kenavo

Retour en Bretagne ?
En Brethaïgne ?

À quelques détails près

Avant cela, j’ai tout de même trouvé un autre sac à dos, annoncé à 1800 Baths je l’ai négocié à 1400. Le mien, trop petit, donne d’inquiétants signes de faiblesse.
Il restera à Krabi pour la plus grande joie de Mr Bob.
Le nouveau présente de multiples avantages, du point de vue taille, roulettes et rangements. Souhaitons que cette superbe contrefaçon tienne plus le coup que la parka « North Face » achetée en Mongolie et qui n’avait de Gore Tex que le nom.

Enfin, après ça, un petit massage, dîner léger et puis au lit.

Notre journée suivante commence par un bain de mer sur cette côte ouverte sur l’océan. Quelques petits rouleaux viennent s’écraser sur les rochers et sur la plage, consciencieusement ratissée par les employés des resorts de luxe.
L’eau est trouble et le bain décevant.
Après un petit-déjeuner au Jai Bungalows, nous enfourchons notre bécane et prenons la route.
Le beau soleil du matin laisse très vite la place aux habituels nuages et nous tentons, tant bien que mal, de suivre la carte de notre dépliant touristique. Dire qu’elle est approximative est un doux euphémisme.




Détours spirituels, ça nous arrive aussi !


En bordure de la route, plusieurs bâtiments aux toits tarabiscotés qui me rappellent la Cité Impériale nous font faire une halte. Il s’agit d’un temple dédié à Avalokitesvara également nommée Guan Yin dans la mythologie chinoise.
Debout sur une fleur de lotus, elle écrase un dragon, ce qui n’est pas sans rappeler l’image souvent reproduite de la Vierge Marie foulant au pied le Serpent. Décidément, bouddhisme et christianisme présentent de troublants points communs, au moins du point de vue de l’iconographie.

Nous reprenons la N4 et atteignons Phang Nga. Cette ville est nichée entre des falaises calcaires en à-pic qui ont certainement inspiré le créateur des murs végétaux.
Située au fond de la baie, à quelques kilomètres de la mer, elle aurait été la plus touchée par le tsunami, les falaises ayant joué un rôle d’entonnoir, décuplant la puissance de la vague. Une vedette de la police maritime s’est retrouvée au centre ville, plus de deux kilomètres à l’intérieur des terres… 
Nous contournons le centre – sans réellement l’avoir décidé – et continuons sur la N4. Le désir nous saisit de nous offrir un bon repas dans un bel endroit, comme nous avons pu en voir les jours précédents à des heures où malheureusement nous n’avions pas faim.
Aussitôt, un panneau bleu, de ceux qui indiquent les parcs, mosquées, temples et autres cascades remarquables, nous propose pour la première fois, un restaurant à 16km. Nous l’atteignons avant la pluie.

Il est spécialisé dans les produits de la mer et ses différentes terrasses surplombent la mangrove. Magnifique.
Le hasard me fait choisir un excellent poisson grillé dans sa gangue de sel ; Catherine se régale de coques, salade de calmars sur un leur lit d’ail et de céleri, le tout accompagné d’un plat de morning glories, verdure locale aux faux airs d’épinards.
Après le café, nous décidons de repartir malgré la pluie qui menace. Au bout d’un kilomètre à peine, nous enfilons nos ponchos. Nous ne les enlèverons que trente kilomètres plus tard, non sans avoir raté les bifurcations vers les plages que nous avions prévues.

Nous finissons par récupérer une route dans la direction souhaitée et, à un carrefour, au milieu de nulle part, au pied d’une falaise, nous tombons nez à nez avec un bouddha couché d’une dizaine de mètres. Sa face dorée brille au soleil de fin d’après-midi, affichant un demi sourire plein de sérénité. L’image est saisissante.
De l’autre côté de la route, un immense temple est en construction. Néanmoins, un lieu de prière  antérieur reste ouvert et un moine tatoué nous fait signe d’entrer. Il nous offre trois bâtonnets d’encens que, sur ses indications, nous plantons au pied d’un petit bouddha. Aussitôt, un flot d’énergie nous submerge malgré notre gaucherie dans les rituels de dévotion. Catherine sur l’invitation du moine, retourne chercher l’appareil photo bien que la batterie ait déjà déclaré forfait. Pendant ce temps, il emplit un seau de boulettes brunes et insiste pour que je le suive.
Derrière un bosquet de bambous, un petit pont de bois enjambe une pièce d’eau peuplée de poissons qu’il m’invite à nourrir. Carpes, poissons-chats, poissons rouges, dont certains de plusieurs kilos, sautent et se disputent la manne qui leur est offerte. Un peu comme des poules auxquelles on jette du grain à la volée. Je me baisse et mets dans l’eau ma main pleine de granules. Sans surprise, les poissons-chats aux allures de requins se montrent les plus gloutons, chassant les autres, certains allant même jusqu’à me mordiller les doigts.
Mes préférées sont malgré tout ces quasi carpes aux paupières fardées d’azur et au corps d’un bleu plus pâle que je n’avais jamais vues.
Un chien sans poils, à la peau d’éléphant, nous raccompagne. Je lui caresse délicatement la tête, ce qu’il apprécie comme nul autre, sevré de contact comme il me paraît être.
Avant de partir, le moine tatoué pose pour une photo souvenir (ratée) après avoir revêtu sa tenue de prières orange. Nous laissons quelques Baths dans le tronc et repartons, heureux.


Quelques sages croisés en cette journée-là













Timba Ungawa, le retour

Quelques kilomètres plus loin, nous tombons, c’est une image, sur une ferme aux éléphants. Les touristes sont partis, les balades terminées, c’est la fin de la journée, l’heure de la douche.
Un homme enfourche un pachyderme et part en traversant la route. Dans la cour, une grande éléphante, une chaîne à la patte, m’accueille l’air mi-apeuré, mi-gourmand. Plus loin, une femme s’occupe d’un éléphanteau. Je m’approche et caresse le mastodonte et je suis surpris de lire de la peur dans le regard de cette grosse bête que je pensais invulnérable et sûre d’elle. En fait, elle n’aime pas rester seule et voudrait rejoindre le troupeau. Elle est un peu en colère mais me laisse la toucher. Pas suffisamment pourtant pour pouvoir la tester plus avant. J’assiste à sa douche, lui offre quelques bananes puis vais voir l’éléphanteau qui me montre les tours qu’il a appris et qui accepte de jouer un peu. Voyant qu’aucune friandise n’arrive, il finit par me tourner le dos et me montrer son énorme postérieur. La femme vient le chercher pour lui donner sa douche, pendant ce temps, j’observe l’éléphante qui attaque son dîner composé de plants d’ananas fraîchement arrachés. Imaginez des feuilles d’ananas de 7O cm avec des racines terreuses à la place du fruit. À l’aide de sa trompe, elle en prend quelques unes qu’elle sépare de la motte puis fouette les racines contre un ongle de son antérieur relevé à cet effet, jusqu’à ce que terre et racines se détachent. Elle enfourne ensuite les feuilles et leurs tiges propres comme une botte de poireaux, avant de recommencer l’opération. Magnifique.
On ferme. La femme enfourche sa mobylette. Dans la main gauche elle tient son bâton de cornac, ferré et crochu comme une gaffe, avec lequel elle attrape la corde qui entoure le cou de l’éléphanteau. Elle l’entraîne ainsi, comme en laisse, lui, trottinant, elle à mobylette. Woaw !
Nous reviendrons le lendemain matin pour offrir à ces doux géants les restes d’un ananas, que manifestement ils goûteront avec bonheur.


Alfred et les éléphants : une autre histoire d'amour














Cette escapade sur notre propre deux-roues nous a permis de découvrir un peu de l’intérieur des terres.

Retour à l’incontournable Krabi où nous récupérons les sacs que nous avions laissés au Seed Bar. Il est temps de nous diriger sur Koh Phi Phi (n’oubliez pas, on prononce Kopipi) pour tenter de trouver Romain.




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