So long

Un mois en Thaïlande et c’est déjà fini
Un mois évanoui, insouciant, tranquille et réparateur
Un mois vraiment sous le signe du tourisme
Cette fois-ci on peut le dire
C’était du presque beauf land autour de la baie et pourquoi pas !
Ici la planète entière se croise
Ici tu te dis que les hommes c’est comme les poissons
Yen a de toutes les couleurs, certains portent des pois, d’autres des rayures
Mais tous ont deux pattes, une paire d’yeux et une bouche

Les poissons ont besoin d’eau, l’homme a besoin d’air, d’eau et d’un peu de nourriture
Le reste c’est du confort
On a et on s’est laissé faire
On a joué à reconnaître un coréen d’un chinois, un russe d’un estonien, un malais d’un thaïlandais, un australien d’un américain. Pas facile comme jeu.
Nous n’avons pas cherché plus que le plaisir des yeux, du corps et de la rencontre
Un mois à savourer les plats de pâtes, les plats de riz et les salades de papayes vertes
Alternance


Aujourd’hui canard, demain poisson, après-demain vég, l’Inde a laissé sa trace
Ici, on a fait comme tous les touristes
On a loué des bécanes, on s’est baladé aux heures à peine moins chaudes, on a snorkellé dans les eaux chaudes (snorkeller, néologisme pour dire qu’on nage avec un masque et un tuba dans des endroits peu profonds où les fonds marins sont beaux et les poissons itou)
On a nourri les éléphants et les carpes sacrées
On a compté les bouddhas couchés, pèlerins, assis, en majesté…



On a boxé avec les mantes religieuses
On a chanté avec les oiseaux en cage
On a guetté les calaos au petit matin
On a échangé avec gravité avec les aimables langours et on se méfie des macaques agressifs
On a cherché à comprendre les règles des multiples jeux que les Thaïs inventent au gré du temps qui passe et du flouze à se faire. Parier est un sport national, tout est bon, le jeu est partout. Les mamies font de réussites, les hommes lancent les coqs, les oiseaux et les taureaux dans des joutes infinies
On s’est couche tard après avoir dansé sur du dub, une vrai cure de rajeunissement !

On s’est fait masser, un pur bonheur quotidien. Allez, on a dû laisser passer deux jours sans
On s’est arrêté devant des plantes velues, on est tombé en arrêt devant la beauté d’une fleur, on a discuté autour des arbres amoureux qui s’enlacent entre eux, même s’ils ne sont pas de la même espèce. À les regarder, on ne peut absolument pas dire s’ils se parasitent ou au contraire s’ils s’entraident, même si le pipal (arbre sacré entre tous) semble étouffer le malheureux cocotier qui lui sert de tuteur en début de vie. 
On a encouragé les arbres qui essayent de monter plus haut que les falaises ; sans complexe, ils poussent, vigoureux, fiers. Parfois d’autres arbres semblent pousser sans terre, les racines courant sur les roches. Fabien Coutable qui a popularisé les murs végétaux en France a dû se laisser inspirer par cette nature riche et foisonnante.
On a marché sur les plages en ramassant des coquillages gigantesques ou simplement magnifiques puis on les a laissé en déco dans nos bungalows de fortune
On a traqué la murène, toujours aussi moche !
On s’est esbaudi devant des oursins noirs aux 5 perles et à la bouche orange


On a plongé, chaque fois émerveillé par la beauté des poissons, chaque fois triste devant une flore sous-marine exsangue et moribonde
Mais que se passe-t-il ?
Est-ce le tourisme de masse qui fait qu’à chaque spot tu as l’impression de te baigner dans une mare de gasoil ? Le soir, deux douches ne suffisent pas à enlever l’odeur tenace du pétrole. Mais il reste les poissons tropicaux aux formes et couleurs sublimes, en quantité impressionnante même s’ils donnent l’impression de ne bouffer que des cailloux.

Faudrait-il que le tourisme de masse cesse ?
Dommage pour tous ces routards et touristes du monde entier qui se croisent et échangent, contents d’être là, sans parler de la manne financière pour les thaïs. Le roi en personne intime à son peuple d’être respectueux envers tous ces farangs venus claquer leur artiche. Faut dire, le racisme ordinaire existe ici comme ailleurs. Voir la tronche d’un blanc qui s’aperçoit qu’un jaune le considère avec commisération et dédain me fait toujours rire tout en me désespérant devant l’impossibilité des hommes à s’admettre entre eux.


Donc, si les touristes venaient à préférer une autre destination, que se passerait-il ? Pour se plier à l’économie  mondialisée, la Thaïlande sacrifierait encore plus sa flore et sa faune locale en étendant jusqu’à tout dénaturer ses plantations de palmiers à huile et ses forêts d’hévéas tristes à pleurer à force de saignées. Pauvres arbres sagement alignés comme des peupliers, qui restent malingres à force de s’épuiser à cicatriser à grandes lampées de latex. Les hommes sont devenus accros au caoutchouc, qui comme le plastique est fantastique, n’est-ce pas !
Une grande partie de la pollution de la Terre ne vient-elle pas de la transformation (alchimie savante) réalisée par l’homme à partir de produits à l’origine naturels ? Étrange paradoxe !
Mais qui puis-je, à part témoigner ! Hé bien, tenter d’agir à ma mesure même si en voyageant, j’alourdis sec mon bilan carbone et apprendre des habitudes de chaque peuple. Car si l’homme pollue, il nettoie aussi. C’est ce qui est fascinant en l’homme !

Tiens, je repense à ma mère qui me demandait au téléphone (Skype, quelle belle invention) si nous faisions quelque chose d’utile pendant ce voyage. Alors, est-ce bien utile tout ça ? En tout cas, ça m’est utile. Observer, découvrir d’autres façons de faire, d’agir et de réagir même si la planète devient de plus en plus uniformisée, m’ouvre la tête et le cœur. 


Petit vrac final







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