This is the Inde


Le chemin sur la falaise de Varkala, bordé de boutiques à touristes, prenait pour nous un petit côté « parcours du combattant » . Les « Come in my shop, Sir ! Good price ! » tous les trois mètres, on s’en lasse à force.
Sajhu, le manager de la Governement Guest House n’ayant pas eu le feu vert de son épouse pour nous inviter chez lui vers Allepey, nous avons décidé d’aller jusqu’à Kovalam, station touristique plus réputée mais plus proche de l’aéroport de Trivandrum d’où nous sommes sensés décoller le 25.

Nous dédaignons le taxi et choisissons la version roots : train jusqu’à Trivandrum + rickshaw pour rejoindre la gare de bus + bus jusqu’à Kovalam. Départ de Varkala 9H30, arrivée Kovalam 11H30, pour 60 km, même pas mal. Sauf que…
Nous arrivons sous la pluie et il n’y a pas de place dans la superbe Governement Guest House.
Nous croisons deux jeune babas à djembé qui repartent, écœurés par le coin, à cause du tourisme et des prix élevés.
Le terrain présente des dénivelés plutôt rudes lorsque l’on trimbale un sac à dos.
Juste ce qu’il faut pour nous remonter le moral.
À peine arrivés, nous pensons à repartir, mais où aller ? Trivandrum est réputée chère. Il existerait une traversée en bateau vers le Sri Lanka, cet ex-Ceylan, car en plus nous ne savons pas avec certitude si notre réservation sur Air Asia par le Net a été enregistrée.

Nous cherchons une chambre confortable et abordable avec wifi, mais le blues nous cueille. Catherine s’abrite avec nos sacs sous l’auvent d’une épicerie et je me lance, malgré la pluie battante. Je reviens près d’une heure après, trempé comme une soupe, avec la vague promesse d’une chambre à 500 rs avec connexion, dont il nous faut attendre le proprio jusqu’à 13H30.
Catherine part tenter sa chance. Mektoub, une fois de plus, faisons confiance à nos anges !
Retour de Catherine. 
Elle a trouvé pour 600 rs. Nous allons voir son hôtel, propre et en retrait. Il faut attendre le retour du patron à 16h00 pour avoir la connexion mais la chambre est mise à notre disposition.
Nous partons déjeuner puis choisissons de faire une petite sieste.
À 16h30, le patron arrive enfin et nous propose une connexion par clé 3G pour 20 rs de l’heure. Nous partons en claquant la porte, trouvons un cyber-café près de l’arrêt de bus, passons plus d’une heure pour ne pas trouver d’hôtel, finissons par consulter notre Guide du Routard qui promeut le Higland Park Hôtel de Trivandrum. Nous quittons Kovalam sans regret et reprenons le bus vers la capitale.

Kovalam nous est apparu comme un concentré de ce que le tourisme peut faire de pire en Inde. Le site présente deux anses naturelles jumelles. Le front de mer est totalement bétonné et il masque une zone marécageuse qui frise parfois l’égout. Une des anses est réservée aux occidentaux, l’autre aux autochtones. Pas de mélange, les hommes du cru ne doivent pas venir mater nos blondes en bikini quand leurs femmes sont obligées de se baigner en sari…
La configuration encaissée du lieu nous le fait encore plus ressentir, il semblerait qu’en Inde, le temps béni des chaises à porteur soit resté profondément ancré dans les mémoires . Quand on voit l’insistance avec laquelle taxi et rickshaws nous proposent leurs services, c’est à croire que leur religion leur interdit de voir un Blanc qui marche.

Bref, après avoir compris que la wifi ne se trouvait que dans les hôtels de luxe à 5000 rs la nuit, nous repartons de Kovalam sans regret et sans nous retourner.
Nous arrivons à Thrivandrum sous la pluie qui a repris de plus belle et à la nuit tombée. Nous pataugeons jusqu’à l’Highland Park pour constater que comme partout ailleurs, le fait d’apparaître sur le Guide du Routard génère une augmentation des tarifs conséquente. Annoncé à 450 rs en 2008, nous le trouvons à 900. Les hôtels autour se sont alignés et aucun ne propose la wifi. Nous choisissons de passer la nuit à l’Highland Park, dégoûtés de notre première journée « sans ».

Le lendemain ne démarre pas mieux. Nous cherchons un introuvable cyber-café (on  a parfois de ces accès de cécité…), le bruit, la circulation, la foule, nous portent sur les nerfs. Ajoutons que toutes nos demandes de renseignements auprès d’un habitant se soldent par une réponse… aléatoire. Il y a de la dispute dans l’air.
Je finis par trouver une connexion, sans pour autant pouvoir vérifier la validité de la réservation de notre vol. De son côté, Catherine se voit proposer une chambre à 2500 rs (40€) au lieu de 6500 dans un 4 étoiles avec piscine et wifi.

Nous décidons de casser la tire-lire et de passer nos derniers jours en Inde dans le confort moderne.
Résultat des courses, nous venons acheter un billet Kuala-Lumpur / Buenos Aires avec départ le 27 décembre 2010. Mon ami Sergio dont je raconterai l’histoire plus tard, nous attend à Cordoba pour passer le nouvel an.



Pour fêter ça, nos anges nous font découvrir à deux pas de l’hôtel un débit de boissons alcoolisées.
Planquées derrière une anodine échoppe de confiseries et jus de fruit, dans un petit hangar sordide, sont exposées des bouteilles de rhum local et quelques flacons de spiritueux importés. Des hommes font la queue jusque sur le trottoir, leurs billets à la main, l’œil souvent hagard, la honte au front. Ils vont sacrifier à leur vice, s’offrir leur dose. Il faut d’abord commander et payer à l’employé abrité derrière son guichet grillagé avant de se voir délivrer son flacon. La plupart s’empressent de l’envelopper dans un morceau de papier journal mis à disposition. Quiconque chahute ou manque de tenue est impitoyablement rejeté à la rue. Catherine se voit refoulée et expédiée à l’étage où sont vendus les brandies et autres alcools plus chers.

Je pense à Lou Reed et son « Looking for my man »
http://www.youtube.com/watch?v=MOmZimH00oo

Je repars la tête haute, lesté d’un quart de rhum 
« Bermuda XXX » à 70 rs (à peine plus d’1€) et de deux bières. 
Nous allons pouvoir fêter notre départ et dégustant le fameux Goa Libre : Rhum indien + Coca + Tranche de citron. 


À la vôtre !


Il nous reste moins d’un mois à passer en Asie avant de devenir un peu moins des touristes en Amérique latine, Inch’ Allah !






Commentaires

Anonyme a dit…
Ceci est un test
dechegne a dit…
Bonjour Alfred et catherine

Vos photos sont toujours aussi magnifiques. L'Inde n'a pas l'air aussi accuillante que veulent nous faire croire les catalogues!
On pense bien à vous, et j'ai hâte de suivre vos prochaines péripéties

bisous*

cyril

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