Corrida à Córdoba

Mémoires cellulaires En 1985, dans ma petite brigade de gendarmerie tarnaise, je préparais sans grand enthousiasme le concours d’officier de police judiciaire qui devait m’ouvrir les portes de l’avancement. En ces lendemains qui déchantaient, la réalité de ce que je croyais être un service public m’apparaissait toute crue et je me sentais plus payé pour emmerder le monde que pour être à son service. Un rayon de soleil, pourtant, éclairait mon quotidien : la musique et en particulier le jazz. J’avais découvert à Albi un petit magasin de disques d’occasions dont la fréquentation assidue m’avait valu l’amitié de Bernard, son propriétaire. Il m’avait offert une rubrique dans l’émission de radio hebdomadaire qu’il animait et il m’avait présenté ses amis musiciens sud américains. Dès lors, concerts et fêtes plus ou moins improvisées vinrent égayer ma grisaille. Parmi tous ces nouveaux venus dans ma vie, l’un d’entre eux m’avait plus particulièrement marqué. Il s’appelait Sergi...