Rencontre avec trois mantes religieuses





La première me fut présentée par Alfred qui me la déposa sur la main. Bien moins farouche qu’une sauterelle, nous nous sommes observées un bon bout de temps avant qu’elle ne s’aventure sur mon bras et me chatouille gentiment. C’était la première, elle était verte et grise, elle semblait vieille et fatiguée, peu encline à la rencontre. Elle me quitta d’un bond.

La seconde attira me regard et je l’invitais à monter sur ma main, ce qu’elle fit avec belle grâce. Une star montait les marches. Kopu, un ami de Yo, souriait à me voir jouer avec la belle mante verte et m’indiqua comment boxer avec elle. La bougresse est prompte à la bagarre, elle a vite fait de dresser ses pattes avant, plus musclées, enfin plus capitonnées que les autres et de prendre des allures de guerrière. Elle se dresse face à moi et m’envoie ses pattes en avant en attaquant clairement. Ses 4 cm de long n’ayant que faire de mes 171, elle est drôle et vaillante. Ici, elle semble sympathique et familière aux hommes. Sa réputation de croqueuse d’homme est-elle sa seule légende ? car je le signale en passant, elle ne dévore pas son partenaire à chaque copulation mais uniquement dans certains cas. Peut-être quand ils ne sont pas à la hauteur ? Il faut que je me renseigne.
La troisième arriva discrètement sur mon bras alors que je lisais sur un hamac face à la mer d’Andaman presque turquoise sous un soleil enfin de la partie. La troisième en trois jours était une jeunette, bien plus petite, le train arrière encore rebiquant. Elle marchait sans hésitation vers mon visage et j’ai bien failli l’envoyer bouler. Elle me fixait d’un air déterminé et je cherchais sa pupille dans ses gros yeux globuleux du même vert que sa tête triangulaire. Je tournais ma main dans tous les sens et elle me suivait du regard, incroyable. Cet insecte me défiait littéralement du regard. Au bout d’un long moment à se regarder dans le blanc vert des yeux, elle commença son approche, en avançant délicatement ses pattes, une par une, cherchant appui sur mes poils, légère comme une plume, élégante et raçée. Mais quand j’ai approché ma main libre vers elle, elle s’est dressée sur ses pattes arrières et a pris clairement une position de combat en me défiant du regard. Prétentieuse, va ! j’ai un peu boxé avec elle mais à un moment, je ne sais pas ce que j’ai lu dans son regard mais ça m’a fait peur, alors je l’ai envoyé valsé vers le sable. Je l’ai regardé s’éloigner à coup de grand saut, je vous jure, elle avait l’air énervée !

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