Iguaçu, première partie
Nous avions planifié 3-4 jours, nous avions prévu de loger à Ciudad del Este, côté Paraguayen, nous devions continuer par la route numéro “je ne sais plus” jusqu’à Encarnacion… Nos plans s’arrêtaient là, tout semblait clair.
Nous avons vaillamment passé nos 22h de bus sans mal ni à la colonne ni au moral, nous avons dormi, nous avons regardé un film pas minable mais qui ne nous a laissé aucun souvenir, nous avons compati devant les terres brûlées par les cultures intensives, nous nous sommes lamentés devant les kilomètres et les kilomètres de maïs suivis par des kilomètres et des kilomètres de soja, entrecoupés de terres qui peinent à survivre et qui ont aussi mauvaise mine qu’un parisien ou un new-yorkais ou un pékinois ou… qui n’est pas sorti de sa cité depuis un bout de temps. Ils font pitié. Ici agriculture et industrie font bon ménage et ne laissent que les bords de routes pour loger dans des cabanes en bois léger la horde d’ouvriers agricoles. Dehors il fait 5-6°, nous sommes dans le Paranà, état du sud brésilien. Autrefois, il y avait là une jungle. Quand on ouvre google map, c’est très clair, seule l’Argentine a conservé sa forêt, le Paraguay est en train de la vendre et le Brésil l’a sacrifiée sur l’autel du capitalisme. Vive les satellites ! Vive les paradoxes !
Foz est réputée exubérante, multiraciale à la toque. La construction du barrage brasilo-paraguayen de Itaipu, situé sur le fleuve Paranà produisant 25 % de l'énergie électrique consommée par le Brésil et 90 % de celle consommée par le Paraguay et l’économie florissante de cette ville frontière ont amené diverses communautés à s’installer ici : des Libanais sunnites qui ont construit une énorme mosquée, des Chinois et des Japonais qui ont construit des temples et des ingénieurs Européens qui ne sont pas repartis, fiers d’avoir participé à la construction d’une des 7 merveilles du monde moderne (sic).
Nous étions un dimanche après-midi et le bus nous a laissés à un croisement de rues désertes en nous annonçant que c’était le centre ville. Je ne reconnaissais rien et nous avions l’impression de vivre en direct un western latino. Nous avons erré en traînant nos sacs jusqu’à l’hostel Timbo que nous recommandons vivement (http://www.timboiguazu.com.ar/dominios/timboiguazu.com.ar/index.asp).
Après les négociations d’usage en cette saison basse, nous nous installons et sortons les petites laines. L’automne, bien que subtropical, pointe ses brouillards et autres frimas. Repos, vous pouvez sortir les ordis.
Le lendemain, nous filons vers les chutes, côté brésilien. Aller à Iguaçu revient à vivre un drame shakespearien, aller ou ne pas aller, faire ou ne pas faire, choisir, toujours choisir jusqu’à l’orthographe du lieu ! (Donc là, je vous gratifie de l’orthographe brésilienne).
Re-passage de la frontière mais ici c’est routine et compagnie et nous voilà à l’entrée du parc, 90 rs plus tard, nous voici dans un bus qui roule à 5 km/h (afin de ne pas déranger la faune alentour) ce qui n’empêche pas de se cailler sérieux ! Et nous voilà sur le chemin des chutes, accueillis par les coatis gourmands et les oiseaux pimpants (j’aime bien la déf de wiki : Coati est un nom vernaculaire ambigu désignant en français certains petits mammifères de la famille des Procyonidae, famille qui compte aussi par exemple les ratons laveurs. Ils vivent tous en Amérique du Sud ou Amérique Centrale.)
Je râle en découvrant les premières perspectives des chutes, elles me semblent lointaines et peu abondantes. Erreur! Plus nous avançons, plus les spectacle de la nature monte en puissance pour culminer devant le dernier belvédère qui nous offre une vue panoramique de la Gargata del Diablo qui nous laisse le bec ouvert, les yeux fiévreux, l’âme en joie. J’en profite pour glisser le mini-poème d’Alfred inspiré pas les tonnes d’eau qui grondent en tombant.
La Garganta del Diablo ou l’histoire d’une chute
Je plains ce pauvre Diable qui au fil des millénaires
Tente désespérément d’éteindre le feu de l’enfer
Commentaires
Espoir vous dis-je, que Diable !
Petit commentaire admiratif du court poème d'Alfred, après un si long silence, de
Degré Chien, avec ses bons gros yeux fidèles et qu'aime bien ta nouvelle coupe, Catherine, si si.