Bientôt pionniers en Patagonie



Alfred et Juan-Carlos ont tapé dans la main, nous n'aurions pas été à table, ils auraient craché par terre.
Voilà l’affaire : un politique du coin est en train de mettre en place la création d’un nouveau village près de la frontière chilienne. Nous, vieux européens, ça nous semble exotique qu’on puisse créer de nouveaux villages. Les nouvelles cités dortoirs, ça ne nous excite guère.



Créer un village en Patagonie, c’est tout un truc. Faut fomenter au sens littéral du mot en espagnol. Donc, un groupe de personnes fomente et décide d’occuper une terre avec l’accord de l’estanciero propriétaire puis progressivement, ça devient une assemblée (j’ai oublié le nom espagnol) qui mérite l’attention de la région qui commence à prévoir qu’une route, l’électricité ou autre confort moderne vaudraient le coup d’être amenés jusque-là. Faut mériter, faut montrer que c’est pérenne et que l’investissement vaut l’os. Faut allier arguments politiques et économiques. Dans le cas présent, il s’agit d’un poste de gendarmerie à la frontière chilienne qui coûte une fortune puisqu’il faut entretenir chevaux et hommes dans des conditions extrêmes, mais néanmoins indispensable vu les soucis causés par cette frontière encore floue aux yeux des deux pays.

Un beau petit village bien touristique et tout et tout, genre El Chalten, créé en 1985 selon les mêmes arguments, conviendrait parfaitement. Donc toujours le même topo, il faut convaincre des hommes, des femmes et des enfants de venir faire les pionniers pendant quelques années avant que la sauce ne prenne et que guides et touristes commencent à parler du coin. Le tout accompagné d’une solide campagne marketing et un nouveau lieu voit le jour. La nature a des arguments dans le coin, à chaque tournant la cordillère déploie ses cimes. Lacs et lagunes tâchent de bleu l’horizon limpide, y’a tellement rien que tu deviens humble et reconnaissant d’exister sur une terre pareille. Mais la nature est rude aussi alors seuls quelques damnés, rêveurs et aventuriers sont venus jusqu’ici. Mais sachez-le, El Dorado existe encore.



Nous avons donc pris une option pour Tucu Tucu, une affaire à suivre. Si l’Europe devient folle, on sait où aller. Vive la Patagonie !






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