Sa sainteté Pio XI



Lundi 24 janvier 2011
Ce matin un rayon de soleil a inondé le dortoir et m’a jetée hors de ma couchette malgré un léger ébouriffage dû à un excès de Pisco Sour absolument nécessaire après la caillante endurée durant notre arrêt devant la merveille des merveilles qu’est le glacier Pio XI. Je comprends mieux la fascination de certains pour les glaçons de toutes tailles.
Jusqu’à présent le froid associé à ce type de paysages me faisait préférer les cocotiers et autres jungles fort exotiques à mon regard de western girl… Je sens que je suis en train de changer d’avis et n’écouterai plus d’une oreille distraite le récit d’une virée au Spitlzberg.



Plus de 2 km de large pépère


Sa Seigneurie s’est donc annoncée bien avant qu’on puisse la voir. Tôt dans l’après-midi, l’eau noire du pacifique est doucement devenue verte, d’abord sombre puis de plus en plus claire, jusqu’à s’annoncer blanche à l’horizon. Quand le bateau est arrivé dans cette eau laiteuse, nous ne le voyions toujours pas, pas un glaçon, rien qu’un ciel gris qui me laissa craindre un four complet. Je m’étais réfugiée dans le poste de pilotage ouvert à tous et papotais avec un vieux monsieur qui en connaissait un rayon sur les eaux atlantiques et ne cessait de les comparer à celles du Pacifique. Fasciné par cette découverte tardive mais tant attendue, il semblait parfois avoir 20 ans tant son regard brillait. Il ne ratait aucun mammifère marin et me les annonçait alors qu’ils n’étaient qu’ombres furtives, sous-marines. Un immense dauphin a effleuré trois fois la surface (ô un magnifique « arco iris » m’appelle sur le pont)…





Gomez Castagnon, programme TN les dimanche, en relation avec les chevaux. Sin estrivos (sans étrier)
Colonel Suarez + trois petites colonies n° 1, 2 & 3 Allemands de la Volga
Colonia san martin (alemanes de la volga)
Darreueira (Amich)
Puan,
Note prise à la volée… lors d’un échange avec Gabriela de Tigre, Estuaire du Paranà. Nous nous étonnons de l’air sec malgré la pluie, malgré la brume. 

Aujourd’hui, nous découvrons ce que bise veut dire. Bise mon œil, le vent patagon est plus que sauvageon, il souffle comme un loco (fou). Après la houle, le vent se joue de nous et sous son joug, nous devenons brindille, broutille livrée à son bon vouloir. Alors, on ruse, on s’abrite puis à un moment on décide de se mesurer à lui, alors bravement on sort tête en avant, on plisse les yeux, on écarte les bras au cas où enfin le vol nous serait possible et on résiste jusqu’à renoncer, tourner le cul et se retrouver expédier en moins de deux dans son sens, super véloce…
Nous voilà arrivés à Puerto Natales avec l’ordre des autorités maritimes de tourner en rond en attendant que le zef se calme, ça tombe bien on est à bien à bord, à l’abri dans le ventre du bateau.







Le canard à vapeur côté argentin ou canard à moteur côté chilien, à moins que ce soit le contraire. Encore un oiseau en pleine mutation qui a choisi le camp des nageurs et renoncé à voler. Résultat, il se sert de ses ailes comme de rame et façon bateau à aube, il les fait tourner à toute vitesse et marche sur l’eau, lui. Plus fort que Jésus est le canard patagon, qu’on se le dise. Impossible de le prendre en photo, il va trop vite, tout comme l’albatros que nous tenterons chacun notre tour de fixer sur une image. Pas moyen.


C'est ce qu'on a de mieux



11h du soir, à bientôt



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