Claudia à Puerto Varas

14 – 15 janvier 2011

Hier soir l’habitude était déjà prise, Karine, Felix et Martin avaient préparé quelques cochonailles et fromages sans goût à picorer avec les milanaises restantes du midi, nous avons rajouté une tortilla et la petite salade : tomate, concombre, oignon, chère au cœur d’Alfred, plus 1 kg de blanc. Alejandro s’est joint à nous quand son téléphone le laissait tranquille et nous avons continué à commenter le monde, la nature, l’avenir… La nuit fut douce et courte. Il est 5 h, le Carihue s’éveille, le ciel est rose, l’air est frais, le bus à l’heure et nous avec. Vers 10 h la frontière est là. Côté argentin, ça rigole, le douanier trouve une ressemblance improbable entre Alfred et Zidane. Il n’en démordra pas. Il nous prévient que ses collègues chiliens sont très pointilleux.

Côté chilien, ça rigole moins effectivement. On nous fait sortir, le bus doit rester totalement vide. Tout doit être déclaré y compris le sachet de maté. Les passagers se dépêchent de manger les pêches, les yaourts et autres produits sujets à déclaration, en gros tous. Puis nous sommes conduits dans une salle où nous devons nous tenir en file, les bagages à main à nos pieds. Commence le grand numéro du douanier maître-chien. Et vas-y que le chien passe et repasse, avec laisse, sans laisse, encouragé par son maître aux gestes de danseur étoilé. On hésiterait presque à applaudir en fin de prestation, mais non, ya pas, ça fout la trouille même quand on a rien à se reprocher. Plus tard, nous retrouverons le labrador libéré de ses obligations reniflant et compissant une touffe d’herbe avec un plaisir enfin réel. Puis à tour de rôle, nous donnerons le dernier papier rose qui nous reste en main à une jolie douanière puis nous récupérons notre bagage qui nous attend en tas avant de le passer aux rayons X. Personne ne semble avoir lu les déclarations dûment remplies. Ce jeu de dupes n’empêche personne d’aller et venir avec ou sans bagage, une fois ces formalités accomplies. 

Cette jolie scène se passe au milieu des montagnes au vert pétant, près d’un torrent aux eaux cristallines, sous les assauts d’étranges mouches gigantesques rouges et noires.
Très vite les Andes font place à une plaine verdoyante, les pâturages rassemblent de grands troupeaux de vaches, les maisons sont toutes de bois peint, tout ceci fleure bon l’Europe du nord, c’est propret, discret et de bon goût bien qu’un peu suranné. Nous arrivons à Puertos Varas sous un soleil éclatant, nous ne savons pas encore à quel point c’est rare ! Les cimes des volcans enneigés brillent comme des glaces à l’italienne, c’est beau !
Il est 14h00 et Claudia notre hôtesse couchsurfeuse n’est libre qu’à 17h00, nous dégotons un petit restau ouvrier où nous dégusterons un repas digne de notre Taberna Don José toulousaine. Il nous en coûte 2000 pesos par tête et pendant un instant nous croyons que le Chili n’est pas cher ! (623 pesos = 1 euro). La bourgade est charmante, proprette, des aigles allemands rappellent l’origine teutonne de ses fondateurs. Nous croisons des hommes portant des lodens plus que parfaits et des bourgeois qui roulent en Mercedes. Les eaux noires du lac aux plages de sable noir sont envahies de touristes qui se baignent plus ou moins habillés. La bourgade est connue pour son casino et ses saumons transfuges d’élevages. Décidemment qu’est-ce que c’est mignon ! Les vitrines des magasins sont dignes des années 70 avec leurs poteries artisanales et leurs tricots de laine brute. Nous sommes loin des fantaisies argentines.
 
Claudia vit dans une belle maison en bois avec ses trois enfants et une colocataire. Son nouveau fiancé, Gonzalo est là quand nous arrivons.
L’accueil est à la fois timide et joyeux. Comme nous, elle est nouvelle couchsurfeuse. Prof de Biodanza formée par Rolando Toro himself depuis 14 ans, elle est la seule à proposer cette activité dans tout le sud chilien.


16 - 17 – 18 – 19 - 20 janvier 2011

Ça c'est ce qu'on ne voit plus, bouh !
 Déjà 5 jours que nous vivons en famille avec Claudia bien sûr, Danae la petite de 12 ans, Anais dans la splendeur de ses 16 ans, Manuel et ses 20 ans rêveurs, Helen, la colocataire dans les 25 ans, sans oublier Gonzalo, le nouvel homme de la maison.
Le temps passe vite malgré une météo humide qui rappelle la Toussaint. Nous sommes dans un rythme tranquille qui invite à se coucher tard et à rester au lit. Seuls Helen et Gonzalo ont des activités « régulières » et pour les jeunes, ce sont les vacances également synonymes de ralentissement de l’activité de biodanza.
Cela nous va très bien.
Nous avons peu à peu pris nos marques en participant aux courses et à la préparation des repas.
Nous partageons une désormais traditionnelle paella avec nos hôtes de couchsurfing et le climat nous pousse même à l’élaboration d’un pot-au-feu, c’est dire. 

Nous cocoonons sec en agrémentant le tout de longues conversations où le monde nous apparaît si proche, ainsi que de marches dans les environs où nous attendons sans succès le surgissement des volcans. Un ciel gris de plomb bouche l’horizon en apportant mille tons d’ardoise et de blanc laiteux mais de cônes point. Quel dommage, nous ne pourrons pas vous faire profiter de cette vue magnifique contemplée le premier jour et cachée depuis. Hier dans notre programme estival du sud chilien, nous avons goûté au curanto, the plat local. Vous allez comprendre un peu mieux l’ambiance australe qui, sans être glaciale, reste austère et donc roborative dans les assiettes, faut bien compenser.
Avis aux amateurs, le curanto se compose d’un bouillon saupoudré de coriandre fraîche (à l’instar du Pérou, ici la coriandre est partout), confectionné à partir de tous les ingrédients qui composent le plat :
Des moules (énormes), des amandes de mer (bien grosses !), du poulet, des saucisses fumées, du lard tout aussi fumé, des patates, des oignons, des galettes de farines de maïs et patates mélangés et peut-être quelques épices ou ingrédients cachés, parfois du crabe ou du poisson. Le tout mitonne ensemble et est servi séparément avec du citron et du piment (aji). Les jours de fête, ce plat typique de l’île de Chiloé est confectionné sur des braises, adieu bouillon. C’est bon et appelle la sieste ! 

Autre découverte culinaire exquise le cochayuyo, une algue séchée d’allure peu avenante mais qui se révèle délicieuse une fois sortie de son apparence de boyau caoutchouteux et rendue plus tendre après avoir bouilli une vingtaine de minutes dans de l’eau vinaigrée. Elle est ensuite sautée avec des oignons ou préparée en salade. Un plat de choix pour la santé.
Ici, poissons et fruits de mer sont à l’honneur ainsi que les kuchen, pâtisseries d’origine allemande, toutes délicieuses, sortes de tartes à 3 étages, une pâte sablée épaisse et riche en beurre, plus ou moins parfumée, un étage de fruits confiturés (myrtilles, mûres, framboises sont à l’honneur en ce moment) et un dernier étage de crème également plus ou moins parfumée. Tout est dans la nuance de la lichette d’arguardiente ou sirop de framboise ou autre vanille…

Ce soir commence la fête de la bière (prositfest), allemande bien sûr, avec chucrut et compagnie pour agrémenter le tout. Après la « charla » d’Alfred nous irons y faire un tour. Donc Alfred est de charla ce soir mais quezaco ? Nous avions la charla bruni, ici c’est la charla varas et c’est de cette seconde dont nous parlerons. C’est le cas de le dire puisqu’il s’agit d’une conférence que Claudia a organisée, séduite qu’elle a été par la kinésiologie car, bien sûr, il y a eu kinésiologie avec elle, Manu, Helen et bientôt Gonzalo.

Renseignement pris, le Chili est encore en friche de ce point de vue et il y a de la place pour les pionniers. En parallèle, nous suivons avec délices et ravissement les sessions de biodanza qu’elle donne. Un week-end d’initiation au test musculaire se profile à l’horizon. En contrepartie, nous allons profiter de la venue de Claudia en Europe pour organiser un week-end de biodanza à Toulouse.
 
Il est d’ores et déjà programmé les 22 & 23 octobre 2011, à vos agendas, donc !

Commentaires

Anonyme a dit…
chat danseur
et bio cocoon
la belle blonde
mordilla sa branche lunettière
pour chuchrut au coriandre
épeler le doux nom
de kinésiologie
sans friche
et avec ravissement

par ici
à Clermont-Ferrand
une plasticienne
nommée Brigitte Batteux
expose un dispositif
hypno-démoniaque et féministe
sur la ressemblance
des 19 peaux de l'amant
avec une dent de sagesse
immmmmense !!!!!!!

et......... je pense bien à vous deux
fiers conquistadors du chili con carné

Gaël
Anonyme a dit…
génial, j'ai marqué les dates dans mes tablettes sur le frigo
Super !
merci de signer vos messages pour que nous puissions vous contacter.
Amitiés

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